Ce projet de territoire et de création participative en partenariat avec les Mairies de Riantec, Port Louis et Locmiquélic et les associations Les restos du cœur, le secours populaire est composé d'un atelier de pratique artistique (théâtre et danse) et de sorties au spectacle, en partenariat avec Quai9 à Lanester.
Le projet est réalisé grâce au soutient du Fond Capsule d’Art (https://www.capsuledart.com), des mairies de Port-Louis, Locmiquélic et Riantec, du Département du Morbihan et de la fondation Transdev.
Site dédié : https://www.desrivescreatives.fr/
L’atelier de création artistique réalisé dans le cadre du projet « Des Rives Créatives » est imaginée comme un espace de rencontres et d’échanges où des personnes venant d’horizons très variés vont élaborer ensemble une forme artistique par le biais du théâtre et de la danse.
Ici, l’art a une dimension sociale affirmée qui est indissociable de l’œuvre créée. La dimension inclusive de l’atelier propose un certain regard sur la société à un moment précis et sur un territoire donné.
L’œuvre élaborée inclue à la fois le processus de création et ce qui est partagé avec le public lors des restitutions.
Déroulement du processus de création pour la saison 2023-24
Des femmes, des oiseaux et des hommes
Contexte
Cette année entre 15 et 20 personnes sont présentes à l’atelier chaque semaine, ce qui est un signe de belle vitalité du projet « Des rives créatives » pour sa troisième édition : ce sont à la fois des personnes participant depuis une ou deux années au projet ainsi que de nouvelles venues.
Le nombre de personnes m’a conduit à repenser ma façon de travailler afin d’inclure le plus de monde possible à chaque session.
Cette année, parallèlement à l’atelier, nous avons mis place des ateliers individuels à destination de personnes isolées qui ne peuvent pas sortir de chez elles mais qui sont intéressées de s’investir à leur façon au travail collectif.
Un des questionnements autour de cette démarche est de savoir s’il est possible de continuer à participer à une dynamique collective tout en étant isolé chez soi.
Thématiques
Cette nouvelle configuration (nombre de personnes à l’atelier et personnes isolées à domicile) m’a amené au départ à questionner, à partir d’improvisations théâtrales, les différentes conceptions que chacun.e pouvait avoir concernant l’habitat et que l’on pouvait rencontrer suivant différentes cultures.
A partir de ces différents éléments, et notamment d’évocations d’initiatives actuelles autour de l’habitat partagé, j’ai proposé aux membres de l’atelier d’imaginer quel type de vie en commun nous pourrions inventer si l’on devait réinvestir un village abandonné.
Au travers de cette proposition, il s’agissait également pour moi d’interroger le fonctionnement de notre atelier et la façon dont chacun est contributeur du commun créé. De quelle façon pourrions-nous réinventer une dynamique plus collective du processus créatif où ma propre place serait questionnée dans sa fonction.
Déroulement du processus : de l’informe à la forme
Au travers de ces différentes improvisations sous-tendues par le thème de l’habitat et des utopies qui s’y rattachent, chacun a pu exprimer sa vision d’un possible vivre ensemble plus ou moins optimiste.
Après plusieurs séances d’improvisations, plusieurs personnes de l’atelier m’ont dit que le thème de l’habitat les dérangeait car trop proche de la réalité et qu’il pouvait renvoyer certaines personnes à leurs difficultés concernant le logement ou la situation sociale. Il a également été évoqué le besoin de rêve au sein de l’atelier, d’un décalage par rapport à la réalité.
J’ai par la suite proposé de travailler à partir de l’œuvre d’Aristophane « Les oiseaux » mettant en scène des humains ayant décidé de rejoindre les oiseaux pour créer un nouveau monde ensemble. Décaler l’idée d’un autre possible dans un univers plus onirique : rêver à l’oiseau que l’on pourrait être et au monde que l’on souhaiterait créer.
A partir de là, et riches de nos précédentes improvisations, nous avons commencé à élaborer notre propre récit où chacun est invité à apporter sa contribution tant sur le fond que sur la forme (ainsi, une proposition de fabrication de masques en commun a été formulée et mise en œuvre par certaines personnes du groupe, des musiques et des textes ont également été proposés et seront intégrés à la forme finale).
Pour ce travail nous sommes également accompagnés par Katell Hartereau, chorégraphe.
Joël Jouanneau, écrivain et metteur en scène, nous a proposé quelques éléments de textes en guise de prologue.
En fin de processus, l’artiste Titwann animera quelques ateliers d’écriture en lien avec le processus de création dans l’idée de faire trace.
Richard Grolleau